05/11/2012
The Buddha of Suburbia - H. KUREISHI
Voilà un livre, que dis-je, une satire sur le Londres des années 70. La société y est décrite par un jeune homme d'origine indienne qui essaie de percer dans le monde du spectacle. C'est un roman intéressant, drôle et parfois caustique.
Karim n'a pas encore vingt ans quand son père, yoggi à ses heures perdues, s'amourache d'Eva, une Londonienne qui a ses entrées un peu partout. La famille vole en éclat et Karim ne sait pas très bien où est sa place même s'il s'entend plutôt bien avec la nouvelle femme de son père.
Outre l'histoire en elle-même, ce roman nous donne beaucoup d'infos sur la société londonienne de l'époque, les pratiques dans le monde du spectacle et les us et coutumes de la communauté indienne. C'est souvent grinçant, parfois trash, et notre héros ne sait pas toujours ce qu'il doit faire et où est sa place. Il se cherche, entre la maison de sa mère et le nouveau logis de son père. Il oscille par ailleurs entre l'homosexualité et l'hétérosexualité (du moins au début) et multiplie les expériences. Nous sommes dans les années 70 et les moeurs se libèrent.
C'est en quelque sorte un roman d'apprentissage mais on quitte le héros alors qu'il n'a pas encore 30 ans. A-t-il vraiment trouvé sa voie à la fin de l'histoire?
Livre lu en version anglaise. L'auteur s'est attaché aux détails et le vocabulaire est très imagé et coloré. Mais on reste un peu sur sa faim lorsque l'on referme le livre.
The Buddha of Suburbia - Hanif KUREISHI - Ed. Faber and Faber - 1999
21:30 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livres, littérature, hanif kureishi, londres, inde, actu, actualité | Facebook |
04/11/2012
Réflexion du dimanche (2)
Depuis quelques jours je me demande si je n'habite pas aux Etats-Unis. On entend parler que de ce pays qui autorise entre autres la peine de mort et le port d'armes de poing, et qui au passage méprise totalement les étrangers. Certes un terrible ouragan s'est abattu sur la côte est des Etats-Unis et les américains votent prochainement pour élire leur président mais il y a aussi des millions de gens qui meurent de faim à travers le monde et qui n'ont pas accès à l'eau potable.
Payer 2 euros de plus la redevance audiovisuelle (sans compter la hausse votée par les députés dernièrement) pour que des journalistes aillent se faire mousser aux States ça me fait un peu mal! Quand il y a une élection présidentielle en Russie les journalistes français sont moins prompts à prendre l'avion pour aller y faire des éditions spéciales! Je me demande si je ne gagnerais pas à revendre mon écran plat...
08:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : presse, médias, journalisme, états-unis, redevance audiovisuelle, actu, actualité | Facebook |
02/11/2012
Ciao Tiberio!
Beaucoup de fleurs avaient été livrées. La sépulture disparaissait sous des roses blanches et des ancolies bleutées. Quelques pivoines également. Elles embaumaient l'atmosphère. Une foule d'amis et d'inconnus défila devant la tombe pour rendre un dernier hommage à Tiberio. Tous, par ailleurs, tenaient à manifester leur sympathie à Marcella et Flavio, la compagne et le fils du disparu.
La cérémonie avait été sobre, l'oraison funèbre admirable. Marcella avait essayé de rester forte pour le petit mais elle était ravagée par la douleur. Les médecins ne s'étaient pas trompés. Le scanner de la tête n'avait laissé aucun doute. La tumeur n'était pas opérable et l'état de Tiberio n'avait fait qu'empirer jusqu'à l'issue fatale.
Des larmes perlaient à ses cils. Elle détournait le visage pour cacher son chagrin à Flavio dont elle était désormais la tutrice légale. Elle ne voulait pas se montrer abattue par la disparition de son compagnon. Elle devait rester forte pour lui.
La succession ne posa pas de problème. Tiberio avait fait de Marcella sa seule légataire. Comme elle lui avait promis elle emmena Flavio au carnaval de Venise l'année suivante. Le gamin avait été émerveillé par les costumes aux couleurs chatoyantes. Les acclamations fusaient à leur passage. Une ribambelle de touristes avaient fait le déplacement pour l'occasion. Les masques avaient également retenu leur attention. Ils étaient splendides, piqués de plumes et de fleurs multicolores. L'attrait du carnaval était tel que le cheminement s'avérait parfois difficile dans les rues et sur les campi. Mais ils avaient passé un merveilleux moment. Flavio était ravi. C'est tout ce qui comptait pour Marcella.
Ce texte a été rédigé pour l'édition 1 des Plumes... initiées par Asphodèle. Il n'est pas libre de droits, la photo non plus.
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Enola Holmes/Le mystère des pavots blancs - N. SPRINGER
Dans ce troisième tome Enola se met en tête de retrouver le Dr Watson - fidèle compagnon de son frère Sherlock - qui a mystérieusement disparu. Après avoir accompli sa journée de consultations il est allé à son club mais on ne sait pas ce qu'il est devenu ensuite.
Enola se lance tête baissée dans l'affaire et emploie tous les stratagèmes possibles pour glaner des infos et comprendre ce qui a pu se passer. Elle craint que quelqu'un ait attenté à la vie du brave docteur. C'est en cherchant un déguisement adéquat pour s'introduire chez Mrs Watson qu'elle va faire d'incroyables trouvailles, non seulement pour se grimer mais aussi faire avancer son enquête.
Elle n'oublie pas par ailleurs de consulter les avis personnels glissés dans les journaux. Elle en trouve un dans la Pall Mall Gazette qui semble avoir été envoyé par sa mère mais elle se méfie. Il se pourrait que ses frères aient appris le langage des fleurs... Un second message - qui celui-ci n'est pas signé - viendra confirmer son pressentiment.
Je trouve que ce tome 3 est meilleur que les deux précédents. L'intrigue est intéressante et tient debout. Enola gagne en maturité et ses intuitions sont bonnes. Elle arrive à résoudre l'énigme sans l'aide de ses frères. Elle leur rend d'ailleurs un grand service! J'ai hâte de lire le prochain tome!
Enola Holmes/Le mystère des pavots blancs - Nancy SPRINGER - Ed. France Loisirs/Guanaco - 2010
10:15 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : livres, littérature, enola holmes, sherlock holmes, londres, actu, actualité | Facebook |
01/11/2012
Skyfall
Le film venait tout juste de commencer quand je suis entrée dans la salle obscure. N'y voyant rien, je me suis laissée tomber sur le premier siège rencontré. James Bond était déjà en train de poursuivre un sale type dans les rues de ce qui m'a semblé être Istanboul. Une course-poursuite qui s'est achevée par la chute de James au-dessus d'un précipice.
N'ayant pas de nouvelles de l'agent 007, le MI6 se résigne à annoncer sa mort. Sale temps pour M. On lui demande de penser à la retraite. Gareth Mallory, le responsable de la défense du pays, la pousse gentiment vers la sortie... Mais M est une dure à cuire. Elle n'entend pas arrêter là, ou du moins pas tant que sa mission n'est pas accomplie.
Cependant l'explosion du quartier général des services secrets va ajouter au trouble et mettre M dans une position fort délicate. Lorsque James Bond voit à la télévision - alors qu'il est à quelques milliers de kilomètres de Londres - que le MI6 est attaqué, il revient sans prévenir et débarque à l'improviste chez M qui ne se gêne pas pour lui dire ce qu'elle pense.
OO7 doit passer des tests d'effort, des tests de tirs ainsi que des tests psychologiques pour reprendre du service. Mais James échoue à toutes les épreuves. Cependant M croit en lui et le laisse partir pour tenter de retrouver la liste de tous les agents de l'OTAN infiltrés dans des organisations terroristes. Une liste tombée dans les mains d'un sale type. Un méchant qui souhaite se venger de M et se payer sa tête par-dessus le marché.
Skyfall nous donne par ailleurs un peu plus d'infos sur la jeunesse de l'agent 007 qui a vécu ses premières années dans la lande écossaise...
J'ai beaucoup aimé ce nouvel opus des aventures du plus célèbre agent secret de la planète. Le générique du début est fort réussi avec la très belle chanson créée pour l'occasion et interprétée par Adèle. Beaucoup de scènes se passent à Londres et ce fut un plaisir de voir James Bond gravir les marches de la National Gallery pour retrouver le nouveau Q, un petit génie à peine sorti de l'enfance. Quant aux acteurs, ils sont tous convaincants et tout particulièrement Daniel Craig. Il est taillé pour le rôle. Tout en muscles. Et quels muscles! "James toujours aussi Bond(ant)", comme écrivait Elo il y a quelques jours sur un réseau social.
Mon seul petit regret c'est que le film n'était pas en VO alors que j'avais choisi la séance un peu pour ça. Le doublage de Daniel Craig n'est pas extraordinaire. La doublure française a une voix grave alors que l'acteur a une fort jolie voix!
Skyfall - Sam MENDES - Avec Daniel Craig, Judi Dench, Ralph Fiennes, Javier Bardem, Robert Finney, Berenice Marlohe...
09:00 Publié dans Cinéma, Films, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : films, cinéma, james bond, skyfall, daniel craig, actu, actualité | Facebook |
29/10/2012
Le testament français - A. Makine (coup de coeur)
Après avoir rendu le dernier livre emprunté à la bibliothèque je ne savais pas quoi choisir. En parcourant les étagères mes yeux se sont arrêtés sur cet ouvrage dont j'avais vaguement entendu parler. Je ne me souvenais pas du tout qu'il avait obtenu le prix Goncourt et encore moins le prix Médicis en 1995. Mais quelle bonne idée j'ai eue de l'emprunter! Ce fut un réel enchantement. Non seulement l'histoire est touchante mais en plus c'est merveilleusement bien écrit! Je ne sais pas s'il y a une part autobiographique dans ce récit. Si c'est le cas c'est magnifiquement retranscrit.
Le narrateur nous raconte la vie de sa grand-mère maternelle chez laquelle il passait toutes ses vacances d'été avec sa soeur dans la ville de Saranza. Il nous parle notamment des récits qu'elle leur faisait de son passé français, en leur montrant tout un tas de documents et de photos conservés comme des trésors dans une vieille valise. Cette babouchka leur parlait d'ailleurs en français. Une façon de renouer avec son passé et de transmettre à ses petits enfants son histoire, "leur" histoire.
On découvre la vie difficile de la grand-mère, la misère en Russie, les dures années de guerre. Une vie qui mêle l'histoire de la Russie et de la France.
Le narrateur nous livre par ailleurs ses nombreuses interrogations sur son identité et son rapport au pays dans lequel il vit. Et quand ce ne sont pas les interrogations du narrateur, ce sont des descriptions assez extraordinaires des paysages et notamment de la steppe qui entoure la ville de Saranza. J'ai eu parfois l'impression d'un goût de poussière et d'une immensité presque angoissante.
C'est vraiment un très beau roman. Ca vaut bien un Goncourt et un Médicis. J'avais déjà lu un livre d'Andreï Makine qui m'avait moyennement plu mais je continuerai à lire cet auteur dans l'espoir de retrouver dans ses autres ouvrages un peu du style que j'ai aimé dans celui-ci.
Le testament français - Andreï MAKINE - Ed. Mercure de France - 1995
12:00 Publié dans Livres, Voyages | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : livres, littérature, andreï makine, russie, voyages, actu, actualité | Facebook |
28/10/2012
Les dimanches poétiques (84)
"Je cherchais de nouveau une oeuvre absolue, unique, je rêvais d'un livre qui pourrait par sa beauté refaire le monde. Et j'entendais la voix de ma grand-mère me répondre, compréhensive et souriante, comme autrefois, à Saranza, sur son balcon:
- Tu te rappelles encore ces étroits appartements en Russie qui croulaient sous les livres? Oui, des livres sous le lit, dans la cuisine, dans l'entrée, empilés jusqu'au plafond. Et des livres introuvables qu'on vous prêtait pour une nuit et qu'il fallait rendre à six heures du matin précises. Et d'autres encore, recopiés à la machine, six feuilles de papier carbone à la fois; on vous en transmettait le sixième exemplaire, presque illisible et appelé "aveugle"... Tu vois, il est difficile de comparer. En Russie, l'écrivain était un dieu. On attendait de lui et le Jugement dernier et le royaume des cieux à la fois. As-tu jamais entendu parler là-bas du prix d'un livre? Non, parce que le livre n'avait pas de prix! On pouvait ne pas acheter une paire de chaussures et se geler les pieds en hiver, mais on achetait un livre..."
Andreï MAKINE Le testament français
08:00 Publié dans Poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, littérature, andreï makine, le testament français, actu, actualité | Facebook |