03/12/2017
Une douleur au coeur
Le soleil jouait avec les vitres de la serre qui ressemblait à une gaze concave taillée dans le verre et l'acier. La chaleur y était douce en ce début de printemps. Charles s'arrêta un instant. Les paupières closes, le sécateur dans la main droite, une rose dans la gauche, il goûta les rayons de l'astre qui se dispersaient en mille éclats à l'intérieur.
Il revît Hortense près du rosier duquel il avait détaché la fleur, vêtue d'une robe blanche aux dentelles fines et gracieuses. Elle parlait et souriait à quelqu'un qu'il ne voyait pas. C'était il y a longtemps. Une éternité. De cette journée il avait conservé une douleur au cœur, celle d'une épine de rose, restée fichée dans l'organe qui préside aux sentiments. Et depuis ce jour Charles n'avait plus jamais ressenti cette sensation de battements qui s'accélèrent et résonnent jusque dans les tempes, cet émoi qui l'avait envahi lorsque la belle Hortense était apparue dans le jardin.
Aujourd'hui il était vieux. Le patron le rappellerait sans qu'il n'ait la possibilité de revoir Hortense. Les rosiers, eux, s'épanouissaient en attendant d'accueillir d'autres jeunes gens.
Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n° 286 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits. La photo, d'Emma Jane Browne, n'est pas libre de droits non plus.
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28/05/2017
Ses yeux brillaient de mille feux
La plage était déserte. Tiberio et Marcella cheminaient tranquillement. Ils avaient ôté leurs chaussures pour être au contact des éléments. Le sable humide sous leurs pieds était une sensation curieuse. Ils marchaient l'un à côté de l'autre en silence. Leurs cheveux se pliaient aux désirs du vent. C'était la première fois qu'ils se promenaient pieds nus sur l'estran. D'habitude ils restaient tout en haut de la plage, là où le sable était toujours sec et où l'après-midi les familles allongeaient leurs serviettes.
Le sable froid titillait leur peau. Ils se retournaient de temps à autre pour contempler leurs empreintes figées dans le large tapis ondulé. L'air, chargé d'iode et d'embruns, leur mettait les poumons sous pression. Ils sentaient chaque bouffée passer dans leur trachée, comme si quelqu'un, le pied sur une pompe, avait essayé de les gonfler tout entiers.
Ils marchèrent ainsi pendant une demi-heure puis firent demi-tour après avoir observé longuement l'horizon. Des bateaux de pêche s'en allaient dans le lointain. Tiberio prit la main de Marcella et la serra fort. Elle se rapprocha de lui et se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Ils n'avaient pas échangé un mot depuis qu'ils étaient descendus de voiture. Tiberio l'enlaça tout contre lui et observa son visage. Les yeux de Marcella brillaient de mille feux, concurrençant la lumière vive du soleil.
Ce texte a été rédigé dans le cadre de l'atelier d'écriture Une photo, quelques mots n°269 initié par Leiloona. Il n'est pas libre de droits. La photo, de Vincent Héquet, n'est pas libre de droits non plus.
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25/12/2016
Les dimanches poétiques (192)
"You can't marry someone when you're... in love with someone else."
Réplique du capitaine von Trapp dans la Mélodie du bonheur lorsqu'il explique à Maria pourquoi il a rompu ses fiançailles avec la baronne Schraeder. C'est à ce moment que la jeune Maria comprend que le capitaine partage les sentiments qu'elle éprouve à son égard. (J'aime les films à l'eau de rose parce que ça se termine toujours bien à la fin...)
Christopher Plummer (Georg von Trapp) et Julie Andrews (Maria)
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02/01/2016
Adieu 2015, bonjour 2016...
Vous serez d'accord avec moi pour dire que l'année 2015 fut moche sur le plan national. On ne va pas la regretter. Ce fut trop d'heures sombres, trop de bleu marine, trop de haine, des gens qui ne sourient plus et qui se méfient de leurs voisins.
Plus personnellement 2015 ce fut des méchants, qui tyrannisent leurs congénères parce qu'ils pensent qu'ils ont la science infuse. Aucune bienveillance de leur part. Ils cherchent la brèche, la faille pour vous écraser, pour que vous vous sentiez moins que rien. Lâcher toutes les larmes de son corps et puis se dire que c'est parce qu'ils cherchent à nous mettre à terre qu'on va rebondir. Ne pas les laisser avoir raison. Si cette bataille-là est perdue, la guerre n'est pas finie et il y a encore quelques combats à mener.
Terminer l'année sur les genoux, fatiguée et n'avoir envie de rien pendant les vacances si ce n'est de détente, de sommeil et de divertissements. Essayer de profiter de ces quelques jours de congé pour recharger en partie les batteries. Prendre soin de moi avant le passage à 2016. Aller chez l'ostéopathe pour savoir s'il peut faire quelque chose pour mes névralgies. Me faire dorloter chez l'esthéticienne puis, enchaîner ensuite avec le coiffeur.
Alors pour 2016, les bonnes résolutions seront tout d'abord de prendre davantage soin de moi, au risque sinon d'y laisser ma peau (dans tous les sens du terme). Adopter les bons rituels pour avoir une jolie peau et de beaux cheveux. Dormir plus et me coucher à des heures raisonnables (ce qui implique donc de mieux m'organiser...). Boire moins de café et manger plus équilibré. Me garer loin et marcher davantage (pour réduire ma petite bouée de sauvetage! LOL!). Et puis noter sur des papiers les petits bonheurs du quotidien. M'autoriser quelques folies douces. Envoyer mon roman à un éditeur (allez, 2016 c'est la bonne!).
Et souhaitez-moi de l'amour, beaucoup d'amour, et des bras pour me blottir dedans!
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06/12/2015
All I want for Christmas...
Dans 19 jours le Père Noël aura théoriquement déposé des cadeaux sous le sapin pour les enfants (et les adultes) sages. Des paquets aux couleurs chamarrées, aux bolducs scintillants, aux papiers crépitants. Mais que découvrirons-nous dedans?
C'est le grand mystère. Et s'il n'y avait rien dans les boîtes? Ou juste un petit mot? "Bon pour un baiser", "Un câlin pour papy", "Du courage pour toute l'année", "Loin des yeux mais près du cœur", "De l'amour pour toute la vie"... Ce serait pour le moins original. Pas sûre que cela plaise à tout le monde (en particulier aux plus petits) mais l'esprit de Noël c'est ça, non? De la chaleur humaine, de l'amitié et de l'amour.
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I don't want a lot for Christmas
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There is just one thing I need
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I don't care about the presents
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Underneath the Christmas tree
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I just want you for my own
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More than you could ever know
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Make my wish come true
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All I want for Christmas is You...
09/08/2015
Et l'amour, dans tout ça?
Patrizio? Trop mielleux pour être honnête. Renato? Trop macho pour accepter de sortir avec une fille qui ne ressemble pas à un top modèle. Luciano? Trop imbus de sa personne. Renzo? Trop passionné par la mécanique automobile à son goût et n'ayant aucun intérêt pour les choses de l'esprit. Aquilino... Davide... Pietro...
Eglantina pensa que décidément il n'y avait pas d'homme pour elle sur cette fichue Terre. En tout cas pas un qui lui correspondait. Un état de fait qui était difficile à supporter sans parler de la pression de la société. La trentaine passée, célibataire et sans enfant, elle avait l'impression de ne pas être normale. Parce que oui. La société sait vous faire sentir que vous n'êtes pas dans la norme. Eglantina l'avait parfaitement compris. Les messes basses et les sous-entendus de gens pas toujours bien intentionnés, elle en avait son lot quotidien. Des gens pas très francs qui racontaient n'importe quoi derrière son dos. Elle avait envie de leur coller des baffes dans la tronche et de leur dire "je t'emmerde", toi et ta petite famille parfaite.
Elle n'était pas jolie, mais elle n'était pas moche non plus. Elle était coquette. Elle avait un certain goût pour le raffinement et savait, comme sa sœur, cuisiner merveilleusement. Elle était de surcroît intelligente et cultivée. Mais trop, vraisemblablement. Ca faisait peur aux hommes. La plupart n'aiment pas que leur copine soit plus intelligente qu'eux. Sur ce coup-là, Eglantina n'était pas bien lotie. Avec son QI bien supérieure à la moyenne, elle n'en rencontrait pas des masses à la Polyclinique Gemelli qui pouvaient être intéressants. Sans compter que les hommes (la majorité) faisaient leurs petits calculs: à savoir se mettre en ménage avec une femme pas trop futée, ou juste assez pour faire à bouffer, entretenir le linge et leur donner un ou deux gamins qu'elle élèverait sans qu'ils n'aient à trop se casser la tête.
Pour ceux qu'il restait, s'ils n'étaient pas homosexuels, il n'était pas question qu'ils soient en couple avec une femme d'un autre milieu social que le leur. Par peur du regard des autres et pour plaire à la famille, aux amis, aux collègues. Puis, de préférence, une femme ayant déjà un petit pécule. Il faut assurer ses arrières. Les temps sont durs! A ceux-là aussi Eglantina avait envie de filer des baffes.
Elle avait le sentiment que la société lui criait (façon de parler): "Si t'es pas mariée et que t'as pas deux gosses à trente ans, t'as raté ta vie." Et l'amour, dans tout ça? Un mot galvaudé employé à toutes les sauces et aujourd'hui vide de sens. Aimer, c'est quand on ressent des papillons dans le ventre et que le cœur se met à battre comme un fou. Eglantina n'en avait finalement pas croisé beaucoup qui l'avait mise dans cet état. Et ils n'étaient pas disponibles à ce moment-là. Fin de l'histoire.
Ce texte n'est pas libre de droit, la photo non plus.
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22/02/2015
Les dimanches poétiques (150)
"Je m'arrêtai soudain, interloqué. Un souvenir furtif venait de se planter dans mon cerveau comme une flèche au milieu d'une cible.
Le vieux laquais aux cheveux gris, dans le bureau du notaire. Il m'avait proposé le seul repas que j'aurais été incapable de refuser, comme s'il connaissait mes goûts depuis des années, et avait ajouté sur le ton de la connivence: "Les cailles farcies et les gâteaux de Savoie ne constituent sans doute pas un repas idéal le soir." C'était au mot près la réflexion que m'avait faite Holmes un soir après dîner.
Simple coïncidence?
Un peu plus tard, l'homme à la bûche. Il avait glissé une grosse bûche dans l'âtre et s'était adressé à moi, comme si nous étions de vieux amis: "Un bon feu de cheminée apaisera vos rhumatismes, docteur Watson. Je sais de quoi je parle."
Comment ce bonhomme savait-il que j'avais des rhumatismes? Avait-il simplement repéré la présence de ma canne à côté de mon fauteuil? M'avait-il surpris en train de me masser les genoux?"
Bob GARCIA Le testament de Sherlock Holmes
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