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29/07/2025

La machine à écrire #8

Le bruit du ressac se propage. Les vagues frappent les roches noires qui encerclent la plage de l'Ecluse avant de venir mourir sur le sable. Le bouillonnement de l'eau s'amplifie. Le vent prend de la vitesse et s'engouffre maintenant dans les branches des arbres enracinés sur la pointe du Moulinet. Leurs feuilles jouent une musique sombre. La nuit se faufile. Les pleurs des goélands fendent l'air par intermittence. On dirait des enfants qui n'arrivent pas à s'endormir, inquiets de ce que l'obscurité charrie. Et toujours en fond sonore le bruit de l'eau, des rouleaux qui vont et viennent de plus en plus vite sous les assauts du vent.

J'entends des pas près de moi et des jappements. Je me retourne. Un homme et son chien, un Beagle, passent à quelques mètres. L'animal se colle à son maître, il semble avoir froid, pousse des petits cris plaintifs qui ressemblent à une supplique. Il voudrait rentrer.

Je les regarde s'éloigner. Les pas de l'homme résonnent sur la façade du Casino. Je quitte moi aussi la plage. Le bruit bourdonnant du vent devient insupportable. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: choisir un tableau ou une photographie et travailler l'univers sonore uniquement.

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27/07/2025

Les dimanches en photo (211)

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25/07/2025

La machine à écrire #7

Une feuille coupée en deux. A l'horizontale. Je plisse les yeux. En haut de la feuille, du bleu. En bas, du vert. Un vert mouvant, ondulant sous la brise. Des milliers d'ondes parcourent le bas de la feuille. Puis, au milieu, un point noir. On dirait qu'il grossit. La lumière m'empêche de le percevoir avec précision. J'ai l'impression, l'espace d'un instant, qu'il a disparu. Et comme par magie je le distingue à nouveau. Je ne le quitte pas des yeux; j'ai peur qu'il ne se sauve. Il grossit. 

Je l'avais cru noir mais il change de couleur. Est-il multicolore? Il semble danser sur la crête de la partie verte. Je ferme les paupières un instant. Sera-t-il toujours là quand je les rouvrirai? Et s'il avait disparu? Mais l'envie de savoir est plus forte. Trois, deux, un... Il est toujours là et me semble avoir encore grossi. Est-il gris? Sa forme semble elle aussi changer. De rond il se transforme en une espèce de rectangle qui se détache sur le fond bleu. L'image m'arrive en contre-jour et je ne peux être sûre de sa couleur. Les contours du rectangle sont cependant plus nets. Il semble encore se modifier. Je croyais que ce n'était qu'un rectangle et voilà qu'un petit carré surgit au-dessus de celui-ci. Un carré blanc, sur rectangle gris, de plus en plus gros. A mesure qu'il se déplace sur la ligne d'horizon - et que le soleil tourne - je le distingue plus nettement.

Il avance vers moi. Du moins c'est l'impression que j'en ai. Il grossit encore. Et prend à nouveau une autre allure. Il glisse sur l'eau, s'approche, prend les traits d'un cargo qui délestera bientôt son fardeau. Le port du Havre n'est qu'à quelques kilomètres à vol d'oiseau. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: décrire un paysage en essayant à chaque phrase de "zoomer" un peu plus jusqu'à arriver sur un très gros plan. 

 

20/07/2025

Les dimanches poétiques (372)

Nous nous reverrons un jour ou l'autre 

Si vous y tenez autant que moi 

Prenons rendez-vous 

Un jour n'importe où 

Je promets que j'y serai sans faute 

À Noël comme à la Pentecôte 

À Rio de Janeiro ou à Moscou 

Plus on est de fous 

Plus on rit de tout

Nous nous reverrons un jour ou l'autre 

J'y tiens beaucoup... 

Charles AZNAVOUR

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18/07/2025

La machine à écrire #5

Il a épuisé ses atouts. Tous ses atouts. Il est vrai qu'il n'en avait pas tant que ça. Je lui sors une dernière argutie dont j'ai le secret. Il capitule. Il abandonne, se détourne et va bouder dans son coin. Je sais qu'il reviendra quand il aura digéré sa défaite. C'est-à-dire dans quelques heures. La bouderie est une perte d'élan, une perte de vie, de précieuses secondes. Je le laisse aller dans sa tanière. Je retourne dans le bureau.

Assise, devant l'ordinateur, je réfléchis à cette dernière dispute. On en est là?! Une thérapie de couple serait peut-être nécessaire. Voilà que je surfe sur le Web à la recherche de thérapeutes. En voilà un qui habite à deux rues de chez nous. Les références sont sérieuses. J'appelle. Il ne sera pas difficile de convaincre Philip d'y aller. Il sait que nous en avons besoin. Cette situation ne peut pas durer. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: rédiger un texte sans utiliser une lettre. Difficulté facile: la lettre "m". 

15/07/2025

La machine à écrire #4

Je suis svelte et j'ai une certaine classe. On me dit fine plume. Je m'exerce depuis longtemps.  J'allie légèreté et précision, me recharge facilement et m'adapte à tous les terrains. D'ébène et d'acier je sais me faire discret, me cache dans une poche ou m'enferme dans un écrin. Ma maîtresse me tient bien en main; je ne lui file pas entre les doigts.

Mais je sens que je suis fait pour d'autres aventures, pour d'autres vies. Si le coeur vous en dit, ma mise à prix aura lieu chez Drouot samedi prochain. L'enchère de départ est fixée à 29 000 euros. Pas mal pour un stylo Parker! Vous pensez que c'est cher... Mais sachez que j'ai appartenu à une princesse qui écrivit à des rois. 

Exercice tiré du n°4 de La Machine à Ecrire: rédiger une petite annonce pour vendre un stylo. Nous devons donner l'impression que ce stylo est spécial et convaincre le lecteur de l'acheter. 

13/07/2025

Les dimanches poétiques (371)

"Ecoute bien ce que je vais te dire; c'est mon secret et mon trésor, c'est mon présent et mon avenir, c'est ma part de bonheur dans la vie que je vais confier à ton coeur. Je t'aime."

Alphonse KARR in Geneviève

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