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20/09/2010

Intrigue à Versailles - A. GOETZ

9782253129844[1].gifJ'avais beaucoup aimé le premier opus des enquêtes de Pénélope, fraîchement diplômée de l'école du Louvre et spécialiste des tissus coptes envoyée à Bayeux. Une intrigue montée autour de la Tapisserie de la Reine Mathilde.

Dans ce second tome, Pénélope a été nommée conservatrice au château de Versailles et officie sous les ordres de Bonlarron. Elle fait de son mieux pour s'intégrer malgré des collègues aigris et rabat-joie. Mais peu de temps après son arrivée, un cadavre est retrouvé dans le bassin de Latone. Au même moment, un meuble, une table à écrire censée se trouver à Waddesdon Manor, est découverte dans le "cabinet doré" de la Reine Marie-Antoinette par Médard, l'un des gardiens. Lorsqu'il approche, il se rend compte que le meuble saigne. A l'intérieur, un doigt fraîchement coupé...

Le décor est planté. La vie du château de Versailles, réglée comme du papier à musique, est ébranlée. Mais on fait tout pour que les médias n'accourent pas comme des loups assoiffés de chair fraîche. L'affaire est confiée à la police mais notre Pénélope mène l'enquête de son côté avec Wandrille, son petit ami dandy dont le père vient d'être nommé ministre des Finances.

Un livre intéressant mais il y a trop de détails (vrais et faux) historiques donnés au lecteur. Des détails qui parfois donnent le tournis et emmêlent, me semble-t-il, les fils conducteurs de l'intrigue. Une intrigue où se mêlent jansénistes, industriels chinois et investisseurs pas très "catholiques". 

Une lecture destinée aux passionnés d'histoire. En refermant ce livre, j'avoue en savoir un peu plus sur le jansénisme.

Intrigue à Versailles - Adrien GOETZ - Ed. LGF - 2010

Challenge histoire essai 1[1].jpg   Objectif 3/10

19/09/2010

Les dimanches poétiques (30)

"La liberté la plus importante nécessite de l'attention, de l'ouverture, de la discipline et la capacité de s'intéresser pour de vrai aux autres, de se sacrifier pour eux, encore et encore, chaque jour, avec une infinité de petits gestes pas très sexy."

David FOSTER WALLACE C'est de l'eau

13/09/2010

Bonbons assortis - M. TREMBLAY

9782742790111[1].gifVoilà un recueil de récits savoureux venant tout droit du Québec. Michel Tremblay nous raconte quelques anecdotes qui ont marqué son enfance dans l'appartement de la rue Fabre à Montréal où il vivait avec ses parents et ses deux frères, sa grand-mère Tremblay, sa tante Robertine et ses enfants, et les deux frères de son père. Une famille dans laquelle les femmes se chicanaient sans cesse. Elles avaient du caractère.

A travers les anecdotes l'auteur nous raconte la vie de la famille dans une langue québécoise truculente qui m'a fait rire bien des fois. Les récits sont de qualité égale mais j'avoue avoir particulièrement aimé "La passion Teddy", "Nouvelle preuve irréfutable de l'existence du Père Noël", "Le soulier de satin" et "Petits Chinois à vendre". Des histoires vraiment irrésistibles. Michel Tremblay les met merveilleusement bien en scène.

Ce livre fut une belle découverte pour moi. Je vous le conseille si vous vous intéressez à la littérature québécoise.

Bonbons assortis - Michel TREMBLAY - Ed. Actes Sud - 2010

La-plume-Quebecoise[1].jpeg

      Objectif  4/4

12/09/2010

Le Diable s'habille en Prada - Livre + Film

9782266150149[1].gifJe viens de terminer le Diable s'habille en Prada de Lauren Weisberger pour le challenge "Lunettes noires sur pages blanches". J'ai vu le film tellement de fois que je n'ai pas glissé le disque dans le lecteur pour le regarder une énième fois.

Le moins que l'on puisse dire c'est que les scénaristes ont pris de (très) grandes libertés avec l'histoire. Je pensais que le film était plus fidèle que cela au livre et j'ai été un chouia déçue de ne pas retrouver exactement les mêmes scènes et les mêmes personnages dans le bouquin. 

Est-il besoin de raconter l'histoire? Y en a-t-il, parmi les LCA, qui ne connaissent pas les mésaventures de cette pauvre Andy Sachs, tyrannisée par sa boss, la femme la plus puissante du monde de la mode? Notre Andy, fraîchement diplômée de Brown, décroche (contre toute attente) le job d'assistante junior de Miranda Priestly, grande prêtresse et rédactrice en chef du magazine Runway. Sauf qu'Andy et la mode, ça fait deux. Elle n'a jamais entendu parler de cette revue vantant les dernières tendances en matière de "branchitude". Et la vie va être dure pour la nouvelle assistante. Outre les sarcasmes sur ses tenues démodées achetées dans les grands magasins, elle va devoir subir l'hystérie de sa patronne, l'appelant nuit et jour pour tout et n'importe quoi...  Un job qui va mettre en péril sa relation avec son petit ami et qui va l'éloigner de sa famille. Voilà en gros l'histoire jusqu'au jour où l'assistante soumise va en avoir assez de supporter les humeurs de sa patronne et va littéralement l'humilier en public.

Affiche[1].jpgPremièrement dans le livre le petit ami d'Andy ne s'appelle pas Nate mais Alex et il n'est pas cuisinier mais prof d'anglais. L'autre différence de taille dans le livre, c'est qu'ils n'habitent pas ensemble. Deuxièmement Lily, la meilleure amie d'Andy, ne travaille pas dans une galerie d'art mais est étudiante en doctorat de littérature russe (ce n'est pas vraiment la même chose...) et ladite amie a un gros penchant pour la boisson (aspect passé sous silence dans le film). Dans le livre, c'est Emily, l'assistante senior de Miranda qui est chargée de lui dégoter un avion en pleine nuit alors que dans le film c'est Andy qui doit lui trouver un jet privé pour la ramener alors que tous les vols ont été annulés pour cause de tempête.

Bref, j'ai eu parfois le sentiment que ce n'était pas vraiment la même histoire. Et ça m'a quelquefois dérangée. Ceci étant dit, il y a des passages très drôles dans le livre aussi. Mais il est difficile de comparer les deux tant les différences sont nombreuses. Je n'avais pas du tout ressenti cela avec le Da Vinci Code alors que là aussi j'avais d'abord vu le film.

Le Diable s'habille en Prada - Lauren WEISBERGER - Ed. France Loisirs - 2010 / Le Diable s'habille en Prada - David FRANKEL - Avec Anne Hathaway, Meryl Streep - 2005

580991442[1].jpeg      Objectif 2/1

08/09/2010

Le confident - H. GREMILLON

9782259212519[1].gifC'est toujours un peu la loterie avec les premiers romans. Cette fois-ci j'ai eu le bon numéro. Hélène Grémillon nous livre une histoire à la fois forte et terrible avec deux niveaux de lecture. Le premier nous plonge dans les années 70, même si on l'apprend assez tardivement. Le deuxième nous fait remonter à 1939.

Camille vient de perdre sa mère dans un accident de voiture. Parmi les lettres de condoléances, elle trouve une enveloppe un peu plus épaisse renfermant un courrier manuscrit de plusieurs pages. Pas de nom en bas de la dernière feuille et l'histoire exposée fait tout d'abord penser à Camille qu'il s'agit là d'une erreur.

Puis, le mardi suivant, une autre lettre arrive, à peu près sous le même format. Les semaines s'enchaînent alors avec ce petit rituel qui intrigue la jeune femme. Editrice, elle pense que c'est un auteur qui lui envoie son manuscrit petit bout par petit bout. Jusqu'au jour où elle remarque une coïncidence physique entre elle et l'une des personnes évoquées.

Elle n'ose pas imaginer ce que Louis lui décrit semaine après semaine, à savoir que sa mère n'est pas sa vraie mère et qu'elle est le fruit d'une machination diabolique qui a brisé quatre vies.

C'est poignant, ça déchire, ça écorche parfois l'âme. Avec en arrière plan la Seconde Guerre mondiale, Hélène Grémillon nous raconte deux amours impossibles qui anéantissent les protagonistes.

Ce livre a été chroniqué dans le cadre d'un partenariat avec Chroniquesdelarentreelitteraire.com et Ulike.

Le confident - Hélène GREMILLON - Ed. Plon - 2010

06/09/2010

HHhH - L. BINET

9782246760016[1].gifJ'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Sur la couverture il est indiqué que c'est un roman mais il s'agit plutôt de la construction d'un roman (ou de son histoire) dont le personnage central est Heydrich, le "boucher de Prague".

Laurent Binet se perd en longueurs, en digressions et en atermoiements assez agaçants pour le lecteur qui aimerait bien que l'auteur en vienne au vif du sujet, à savoir l'opération "Anthropoïde". Un Slovaque, Josef Gabcik, et un Morave, Jan Kubis, sont chargés par les autorités tchécoslovaques en exil à Londres de tuer Reinhard Heydrich, successeur de von Neurath à la tête de la Bohême et de la Moravie.

Ayant visiblement peu d'informations à nous livrer sur Gabcik et Kubis, Laurent Binet nous déroule la vie d'Heydrich et son ascension dans le système nazi, reculant sans cesse l'entrée en matière et la préparation de l'opération "Anthropoïde". Cette dernière s'est déroulée à Prague le 27 mai 1942 dans le virage de la rue Holesovice. Les résistants ont réussi à toucher Heydrich qui mourra de ses blessures quelques jours plus tard mais ils seront traqués pendant plusieurs semaines sur tout le territoire et mourront à leur tour dans une église où ils s'étaient réfugiés avec quelques camarades.

Ce livre est décousu et on a parfois l'impression d'une accumulation de fiches. Il m'a été pénible à lire. Non pas que le sujet ne m'intéressait pas, loin de là. C'est la façon dont il était présenté qui m'a ennuyée et agacée. Si l'action ne s'était pas passée à Prague, où j'ai vécu pendant trois mois, j'aurais vraisemblablement abandonné la lecture de ce bouquin. Un bouquin qui a obtenu le "Goncourt du premier roman". Je me demande bien comment?!

HHhH - Laurent BINET - Ed. Grasset - 2010

Challenge histoire essai 1[1].jpg

05/09/2010

Les dimanches poétiques (29)

"Une des premières choses dont il faut se convaincre, quand on écrit des romans, c'est que la faveur du public n'a pas de véritable rapport avec les décrets de la critique et les grandes locomotives de la mode intellectuelle. Les lecteurs sont peut-être les seuls consommateurs dont les choix ne sont pas entièrement dictés par les médias et la publicité. En parcourant le pays après le prix Goncourt, j'ai rencontré la France qui lit. Librairies, médiathèques, clubs de lecture, centres de documentation scolaire, il existe un réseau de propagation des livres. Son activité produit une véritable contre-culture, défiante à l'égard de la télévision et de la presse, qui génère par elle-même le succès ou l'échec."

Jean-Christophe RUFIN Un léopard sur le garrot

P1100966 Bibliothèque.jpg