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04/08/2010

Le vieux Chagrin - J. POULIN

160_chagrin[1].jpegLe vieux Chagrin est un chat. Cependant, il n'est pas le héros de ce roman. Il traverse la vie du personnage central, Jim, un vieil écrivain en manque d'inspiration, réfugié dans la maison de son enfance, installée près du Saint-Laurent.

Un jour qu'il se promène sur la plage, Jim aperçoit sur le sable d'autres empreintes de pieds que les siennes. Des traces qui mènent à une caverne où il venait jouer quand il était enfant. Il se faufile à l'intérieur et constate que quelqu'un y a élu domicile. Sur une étagère il découvre le livre des MILLE ET UNE NUITS et quelqu'un a écrit Marie K. sur la couverture. Il en déduit que c'est cette personne qui vit ici. Mais il ne la voit pas. Il ne la verra pas non plus lorsqu'il reviendra à la caverne et décide de lui laisser des petits mots... 

Puis, un samedi, lorsqu'il revient de jouer au tennis, il aperçoit un petit voilier dans la baie, ancré face à la caverne. Un voilier dénommé "Dinarzade", la soeur de Schéhérazade. Marie K. qui devient Marika, hante le vieil écrivain, travaillant actuellement sur une histoire d'amour.

Ce n'est pas Marika qu'il va rencontrer, mais Bungalow, qui a créé une maison pour les filles que la vie a écorchées, et puis, la Petite, une gamine de 16-17 ans, abusée sexuellement par son père adoptif et qui ne sait pas très bien où elle en est. Une fille forte et fragile à la fois, et surtout, têtue!

Jim et la Petite vont s'apprivoiser et épancher leurs sentiments, leurs douleurs aussi. Jim est tombé amoureux de Marika sans la connaître, sans même savoir si elle existe vraiment. La Petite va rechercher ses vrais parents en pensant qu'il seront heureux de la retrouver...

Un livre touchant mais pas un coup de coeur bien qu'il y ait beaucoup de tendresse dans ces pages. Une écriture simple et j'ai aimé les petites analyses métaphysiques, notamment sur l'âme humaine et son incarnation, si tant est qu'elle puisse s'incarner.

Le vieux Chagrin - Jacques POULIN - Ed. Actes Sud / Collection Babel - 2007

La-plume-Quebecoise[1].jpeg   Objectif 3/4

02/08/2010

L'enfant qui attendait un train - J. d'ORMESSON

9782350871240[1].gifC'est un conte d'une petite cinquantaine de pages qui a déjà fait l'objet d'une publication en 1979. Un joli petit conte qui a réussi à m'arracher une larme au petit déjeuner (oui, parfois il m'arrive de lire à l'heure du petit déjeuner).

Un petit garçon vit dans les montagnes avec ses parents. Une région où il n'y a pas grand monde et où le gamin n'a presque pas d'amis, si ce n'est que tous les soirs il a rendez-vous avec le train qui passe à côté de chez lui. Il l'attend et le suit dans la plaine jusqu'à ce que tous les wagons disparaissent. Puis, un jour, notre petit garçon tombe malade. Seul le train arrive encore à éveiller son attention. Le médecin qui l'examine dit que l'enfant va peut-être mourir. Les parents sont effondrés. Si seulement il était possible de faire voyager l'enfant par delà les mers, là où les docteurs pourraient le sauver...

C'est une belle histoire et on se demande vraiment comment tout cela va se terminer. Le style est très simple. Pas de fioritures. On ne connaît pas le prénom du petit garçon, on sait juste qu'il attend le train et que c'est toute sa vie. Ce conte se lit en 20 minutes, parfait pour endormir les enfants quoique un peu triste.

L'enfant qui attendait un train - Jean d'ORMESSON - Ed. Héloïse d'Ormesson - 2009

30/07/2010

La révolte des accents - E. ORSENNA

9782253124009[1].gifJe pensais ne l'avoir jamais lu mais en fait si. Et ce fut un réel plaisir de plonger à nouveau dans l'univers enfantin et poétique de ce roman d'Erik Orsenna. On y retrouve Jeanne, héroïne de la Grammaire est une chanson douce (mon roman préféré) et des Chevaliers du subjonctif.

L'histoire est simple: les accents, mal aimés, dédaignés, méprisés, décident un  beau jour de se révolter. Ils avaient pourtant prévenu le maire de la ville, lorsque des ordinateurs en langue anglaise (sur lesquels n'apparaissent aucun accent) ont été livrés au collège, qu'un jour ils feraient grève.

Et c'est ce qu'ils ont fait. Ils sont partis avec une troupe de théâtre qui s'en allait rejoindre l'Inde en jonque après une représentation de Roméo et Juliette donnée un soir sur le port de la ville. Le maire, affolé, a dû avouer au capitaine du port et sa toute nouvelle recrue, Jeanne, que les accents l'avait menacé. Il voulait les faire revenir par tous les moyens. Par chance, Thomas, le frère de notre héroïne, avait lui aussi embarqué sur la jonque et expliquait dans une lettre à sa soeur qu'il partait pour l'Inde.

Ni une, ni deux, notre Jeanne se proposa d'aller récupérer les accents. Là-bas elle rencontra un policier "mondialisé", autrement dit qui vérifie les contraventions des contrevenants de Brest. Un policier qui lui raconta l'histoire de sa vallée. Puis, après bien des recherches, elle va retrouver par hasard son frangin, devenu guide pour les artistes et autres comédiens désireux de se rendre au pays des accents... Des accents facétieux, qui décident de ré-accentuer des phrases ou non, selon leur bon vouloir et parfois à la tête du client. Oui, parce que les accents sont des personnes à part entière dans ce livre...

Je ne me lasse pas du style d'Erik Orsenna. L'écriture est fluide, imagée, aérée, bondissante. Il a une imagination débordante, n'est pas avare de bonnes formules et saupoudre des explications grammaticales et linguistiques ici et là. Un vrai pédagogue et un doux rêveur. J'ai souri souvent. Il m'est même arrivé de rire! Je pourrai relire dix fois ses livres sans me lasser. Si vous ne connaissez pas du tout cet auteur, je vous le recommande vivement.

La révolte des accents - Erik ORSENNA - Ed. Stock - 2007

28/07/2010

Les Pintades à Londres - V. LEDRET

9782253084846[1].gifCe bouquin est à mi-chemin entre l'essai et le guide touristique. Virginie Ledret, qui a vécu quelques années dans la perfide Albion, tente d'y analyser les différents types de Londoniennes et leurs habitudes alimentaires, vestimentaires, culturelles et sociales. Dix femmes, que l'auteur a appelées affectueusement des pintades, sont passées au crible.

A travers cette série de portraits Virginie Ledret nous livre des petites anecdotes sur ses amies et sur ses débuts de vie londonienne. C'est assez drôle. Le ton est léger et on ne s'ennuie pas même si les derniers portraits ne m'ont pas emballée. A la fin de chacun d'eux, vous retrouvez les bonnes adresses citées dans les différents paragraphes du chapitre.

En lisant ce petit bouquin j'en ai appris pas mal sur les Londoniennes mais pas seulement. On y trouve des infos historiques, culturelles et sociales. J'ai bien aimé les cinq pages sur le "High tea" dans le portrait de la pintade riche et classique.

On passe de la Londonienne "High art and high brow" à la "DIY" (do it yourself) sans faire le grand écart. Puis on découvre avec plaisir les petites habitudes de la "North London Girl" et de la "Princesse de l'Empire". J'ai moins aimé la pintade "grungy", la "sexy chick" et la "mummy".

Petit plus: il y a un lexique à la fin du livre pour (quasiment) toutes les expressions en anglais dans le texte. Je sais maitenant ce que veulent dire "bollocks" et "bugger". 

Les Pintades à Londres - Virginie Ledret - Ed. LGF - 2008

12/07/2010

Le jour et l'heure - G. BEDOS

9782234061514[1].gifJe ne savais pas trop ce qui m'attendait en ouvrant ce livre si ce n'est qu'il allait être question du suicide médicalement assisté. En fait, il s'agit de feuillets noircis par l'auteur - auquel on a diagnostiqué un cancer - qui se transforment en journal intime.

Guy Bedos évoque certes la mort dans cet ouvrage mais aussi beaucoup la vie. Il parle de ses enfants, de ses femmes, de sa mère, de son métier, de la politique, des aberrations du monde dans lequel nous vivons et qui encore aujourd'hui le révolte. Le ton est drôle, les phrases font mouche. Il a le sens de la repartie. Ca tombe comme des répliques de sketches. J'ai beaucoup ri.

Petite particularité: son fils est tombé sur ces feuillets et s'ensuit une sorte de dialogue muet entre les deux, puis entre Guy Bedos et ses trois enfants.

C'est touchant et franchement j'ai bien aimé le ton du livre qui se termine en quelque sorte comme une ode à la vie, une ode à l'amour.

Le jour et l'heure - Guy BEDOS - Ed. Stock - 2008

09/07/2010

Des chats comme vous et moi - A.-M. DAMAMME

1212-des-chats-comme-vous-et-moi[1].jpegDans ce petit recueil de nouvelles le chat est un héros à part entière. Il s'introduit dans la vie des humains en bousculant leur quotidien. Animal énigmatique, malin, curieux, il semble parfois doté d'un sixième sens, comme s'il pouvait lire dans nos pensées. Dans ces nouvelles il parle parfois, quand il ne se transforme pas en petite fille. Des récits où réalité et imaginaire se complètent.

C'est un ouvrage qui se lit très vite mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable si ce n'est les petites questions métaphysiques qu'il engendre. Toutefois j'ai bien aimé la nouvelle "L'Archange bleu" et "Le monde à l'envers".

Des chats comme vous et moi - Anne-Marie DAMAMME - Ed. La tour verte - 2009

05/07/2010

Quelque chose en lui de Bartleby - Ph. DELERM

9782715228245[1].gifJ'ai retrouvé avec plaisir Arnold Spitzweg, héros récurent chez Delerm. Ou plutôt un anti-héros, un contemplatif amoureux de Paris et de la lenteur qui y règne l'été.

Monsieur Spitzweg ne part jamais en vacances en juillet et août. Il aime la capitale à cette époque de l'année. Ses collègues du bureau de "LA" Poste rue des Saints-Pères le charient un peu sur ses habitudes et ses petites manies. Notre Arnold est célibataire. Il a bien eu quelques amies, notamment Clémence Dufour, l'une de ses collègues. Mais, il a bien senti que la vie à deux ce n'était pas pour lui... Lui le contemplatif, l'inactif, le goûteur de temps.

Il lui vient un jour l'idée de faire partager ses petites impressions sur les situations du quotidien sur Internet bien qu'il ait eu du mal à se faire à cette nouvelle technologie. Son blog s'appelle "antiaction.com". Il reçoit de nombreux commentaires. Des personnes qui partagent sa philosophie de la vie, d'autres qui voient d'un mauvais oeil l'inaction... On commence à parler de son  blog dans les médias, ses collègues le lisent, la charcutière l'interpelle sur le sujet...

Et ce blog va permettre à Hélène, son amour d'enfance, de le retrouver. Elle débarque à Paris. Spiztweg est-il toujours amoureux de la belle Hélène, aujourd'hui mariée à Wolheber?

C'est un roman sympathique, doux, plein de poésie et qui met en lumière une personne qu'on ne voit pas et qui fait tout pour ne pas être vue. Un homme qui ne se plaint pas de sa condition, plutôt content de celle-ci et qui ne demande pas grand chose à la vie... Le titre fait référence au bouquin de Melville, Bartleby.

Quelque chose en lui de Bartleby - Philippe DELERM - Ed. Mercure de France - 2009